- iodler
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• 1872,-1891; iouler 1840; de l'all. dial. jodeln♦ Vocaliser en passant de la voix de poitrine à la voix de tête et vice versa, sans transition (⇒ tyrolienne).⇒JODLER, IODLER, IOULER, verbe intrans.Vocaliser en passant rapidement et sans transition de la voix de tête à celle de poitrine à la manière des chanteurs tyroliens. Le tyrolien [à l'Empereur] : Je sais iouler. L'Empereur, souriant : Tu ioules? — Viens à Baden, demain, chanter chez nous (ROSTAND, Aiglon, 1900, III, 1, p. 113). En voyant lever le soleil, il cria, rit, iodla, sauta et dansa (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 492).REM. 1. Jodel, subst. masc. Chant vocalisé en usage dans certaines régions montagneuses, parfois pour communiquer à longues distances, et qui est caractérisé par des changements de registres constants. L'active rumeur des départs de courses en montagne, appels joyeux, voix aux balcons, chansons, jodels, heurts de piolets et de souliers ferrés (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 197). 2. Ioulement, subst. masc. Synon. de jodel (supra). À l'heure où les voûtes de la Hofbräu retentissent des valses rustiques de l'Oberland, où les ioulements des belles Tyroliennes s'acheminent vers le paroxysme, il n'y avait pas un banc (...) que n'occupât un uniforme (ARNOUX, Contacts all., 1950, p. 83).Prononc. et Orth. : Jodler : [
] et [
-]; iodler : [
-]; iouler :[jule]; (il) jodle [
] et [
-], (il) iodle : [
-], (il) ioule [jul]. Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop. : jodler; ROB. : jodler et, en rem., iodler, yodler, iouler; Lar. Lang. fr. : mêmes graph. et yaudler. Étymol. et Hist. 1872 iodler (RAMBERT, Suisse ill., 284 ds PIERREH.); 1891 jodler (Dr CHATELAIN, Pays des souvenirs, 160, ibid.). De l'all. dial. jodeln « id. » (1796 ds TRÜBNER), répandu dans les régions alpines alémaniques (Haute-Bavière, Tyrol, Carinthie et Suisse) où l'on pratiquait ce type particulier de musique vocale. Jodeln est lui-même une altération anc. de joelen, jolen, dér. de l'onomat. jo exprimant la joie (cf. m. h. all. jôlen « pousser des cris d'allégresse », ainsi que le m. néerl. joelen « id. »; all. johlen « hurler, crier à tue-tête ») d'où le fr. iouler (1840, Ac. Compl. 1842). Cf. TRÜBNER, s.v. jodeln et KLUGE20, s.v. jodeln et johlen.
ÉTYM. 1891, in T. L. F.; iouler, 1840; yodler, en 1883, Daudet; de l'all. dial. jodeln, altér. de joelen, jolen, de l'onomat. jo.❖♦ Vocaliser en passant de la voix de poitrine à la voix de tête et vice versa, sans transition (⇒ Tyrolienne; jodel).1 (…) un chœur d'inspiration noble comme on en entend en Suisse allemande dans les clubs où l'on sait jodler.P. Mac Orlan, Quai des brumes, IV.♦ On écrit aussi yodler.2 (…) un gros homme d'une cinquantaine d'années, longue barbe sur la poitrine, longue chevelure dans le dos, des lunettes, une culotte courte, des bas blancs, des souliers à boucles d'argent, chante, non, yodle.J. Green, Journal, 10 févr. 1958, Vers l'invisible 1958-1967, p. 16.❖DÉR. Jodlée, jodleur.
Encyclopédie Universelle. 2012.